Lancement de la campagne : « Ste-Foy, c’est chez moi! » Le CLAQO revendique sept terrains pour des logements sociaux à Sainte-Foy

Québec, le 21 mai 2025 – Dans le cadre de la Semaine d’occupations de terrains et de bâtiments du FRAPRU, le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO) lance aujourd’hui sa campagne « Ste-Foy, c’est chez moi! ». La campagne vise à revendiquer, auprès de la Ville de Québec, l’acquisition de cinq de terrains appartenant à des intérêts privés et de réserver deux autres qui lui appartient pour des futurs projets de logements sociaux. Pour ce faire, plusieurs militant·e·s pour le droit au logement se sont rassemblé·e·s au coin du Chemin Sainte-Foy et de la rue des Mélèzes pour occuper temporairement deux terrains ciblés par la campagne. Peu avant le rassemblement, une délégation s’est rendue à chacun des autres cinq sites pour y installer des pancartes exigeant des « Logements sociaux ici ».

Québec, le 21 mai 2025 – Dans le cadre de la Semaine d’occupations de terrains et de bâtiments du FRAPRU, le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO) lance aujourd’hui sa campagne « Ste-Foy, c’est chez moi! ». La campagne vise à revendiquer, auprès de la Ville de Québec, l’acquisition de cinq de terrains appartenant à des intérêts privés et de réserver deux autres qui lui appartient pour des futurs projets de logements sociaux. Pour ce faire, plusieurs militant·e·s pour le droit au logement se sont rassemblé·e·s au coin du Chemin Sainte-Foy et de la rue des Mélèzes pour occuper temporairement deux terrains ciblés par la campagne. Peu avant le rassemblement, une délégation s’est rendue à chacun des autres cinq sites pour y installer des pancartes exigeant des « Logements sociaux ici ».

Le marché privé ne peut pas régler la crise du logement

Il n’y a pas si longtemps, on pouvait entendre la mairesse de Sainte-Foy comparer les logements sociaux à des ghettos. Le résultat est que Sainte-Foy a accumulé un grand retard dans le développement de logements sociaux. Or, malgré les préjugés, on retrouve à Sainte-Foy beaucoup de locataires, une grande pauvreté et de grands besoins.

En 2021, plus de 5000 ménages locataires de l’arrondissement consacraient une trop grosse part de leur revenu pour payer leur loyer. En 2023, le rapport sur la situation des locataires de Sainte-Foy produit par le CLAQO dévoilait qu’un locataire sur quatre avait déjà dû choisir entre payer son loyer, manger ou payer ses médicaments. Depuis, la situation s’est aggravée. Effectivement, d’après les données les plus récentes de la SCHL sur le marché locatif, les loyers ont connu une hausse moyenne d’environ 11 % en 2024 dans le secteur. Le prix du loyer d’un studio à Sainte-Foy–Sillery (888 $) dépasse désormais la prestation mensuelle de base à l’aide sociale (829 $). Finalement, à Sainte-Foy–Sillery, les logements vacants sont en moyenne 579 $ plus chers que ceux occupés.

Les conséquences de cette situation lourdement affectée par les multiples crises du logement sont décisives. Dans les dernières années, le secteur est devenu extrêmement prisé par les développeurs de tout acabit, accentuant la pression sur les loyers et sur les locataires qui doivent souvent faire le choix déchirant de quitter leur logement et leur quartier. Selon Nicolas Villamarin Bonilla, porte-parole du CLAQO : « non seulement le marché locatif privé ne peut pas régler les diverses crises du logement, mais il finit même par empêcher les locataires de vivre dans leur quartier, faute d’alternatives. »

Sainte-Foy, c’est chez moi!

Depuis deux ans, le CLAQO mène un vaste projet. Il a commencé par étudier la situation et les besoins des locataires du secteur de Sainte-Foy. À cette fin, il a mené une enquête auprès de ces derniers et a tenu un premier forum populaire à l’automne 2023. Bien que certains ménages locataires s’inquiètent de leur avenir en raison de l’augmentation des loyers, ils voient dans le développement de nouveaux logements sociaux une solution durable à la crise du logement. C’est dans cette optique que l’organisme a mené une étude du territoire pour identifier des terrains sous-utilisés ou non desservis. Plus de 80 sites ont été recensés. Après une démarche consultative auprès de ses membres, le CLAQO a réduit la liste des terrains potentiels à sept. Ces terrains pourraient accueillir de nouveaux projets de logements sociaux.

Pour le porte-parole de l’action, ce ne sont pas les nouveaux projets qui manquent à Sainte-Foy. En effet, dit-il « on peut voir des chantiers qui construisent des centaines de nouveaux logements. Cependant, ces projets ne répondent pas clairement aux besoins des ménages de ce secteur. Tous les nouveaux projets privés proposent des unités à des prix exorbitants, soit plus de 1 000 $ pour les plus petites unités. C’est pourquoi les locataires de Sainte-Foy se mobilisent aujourd’hui. Parce que les gens souhaitent rester dans le quartier qu’ils ont choisi, mais que l’offre actuelle du marché privé ne leur permet pas de réaliser ce désir. Le logement social, quant à lui, peut devenir une réelle alternative à la recherche du profit effrénée des promoteurs immobiliers, en proposant des logements adaptés aux besoins et désirs des locataires. Aujourd’hui plus que jamais, les locataires de l’ouest de Québec disent : ‘’Ste-Foy, c’est chez moi !’’. »

Occuper des terrains pour réclamer des logements sociaux

L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de la semaine d’occupation de bâtiments et de terrains du FRAPRU, regroupement dont le CLAQO est membre. Un peu partout, dans différentes villes et quartiers du Québec, des comités logement et associations de locataires organisent des actions pour interpeller les différents paliers de gouvernement pour qu’ils mettent les bouchées doubles dans le développement de logements sociaux.

Le CLAQO considère que l’élan de mobilisation actuel souligne l’importance de la participation des locataires dans la résolution de la crise du logement. De plus, il reconnait les efforts de la Ville de Québec pour construire des projets de logement social. Cependant, pour M. Villamarin Bonilla, la ville doit continuer dans ce sens et même aller au-delà, pour éviter que les promoteurs privés n’aient pas un quasi-monopole sur l’offre de logements. En effet, dit-il, « nous interpellons la Ville non seulement pour qu’elle s’intéresse à ces sept terrains, mais aussi plus largement au développement du logement social à Sainte-Foy, car les locataires d’ici souhaitent avant tout qu’on mette en œuvre le droit au logement dans leur quartier. »

Enfin, le porte-parole de l’action termine en disant : « nous sommes bien conscients que l’effort ne doit pas provenir uniquement du municipal. Le gouvernement fédéral et particulièrement le provincial ont également leur part de responsabilité à assumer dans cette affaire. Ils doivent investir les sommes nécessaires pour sortir réellement de la crise. Pour ce qui est du provincial, il doit notamment se doter d’un ou de plusieurs programmes de logements sociaux financés adéquatement, pérennes et dédiés uniquement au logement social. »