Québec, le 10 septembre 2025 – Le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO), appelé anciennement le Comité logement d’aide aux locataires (CLAL), soulignait aujourd’hui son 25e anniversaire. Pour l’occasion, les membres, militant·e·s, supporteur·e et allié·e·s de l’organisme se sont rassemblés au Parc Myrand autour d’une épluchette de maïs. Cette occasion a permis de se remémorer l’histoire de l’organisme, ainsi que de souligner l’importance de sa mission face à la crise du logement, qui semble s’aggraver chaque jour.
Il y a 25 ans dans la ville de Sainte-Foy…
Le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO) est fondé en 2000 à l’initiative d’un groupe de femmes qui tenaient à bout de bras un projet de coopérative d’habitation qu’elles souhaitaient développer à Sainte-Foy. Or, le contexte politique était difficile. Charles-Olivier P.Carrier, organisateur communautaire au CLAQO résume : « Ces femmes-là voyaient bien qu’il avait de gros gros enjeux de pauvreté à Sainte-Foy et, en pleine crise du logement, quelques années après la fin des programmes fédéraux de développement de HLM, qu’il y avait un besoin urgent de logements sociaux. Mais elles se sont bien rendu compte assez vite qu’avant même de parler de développement, il fallait lutter contre un discours omniprésent qui niait la pauvreté. À l’époque ça faisait plus de 15 ans que la mairesse Boucher disait que les logements sociaux c’étaient des « ghettos » et que, de toute façon, les pauvres étaient tous au Centre-ville. Bref, c’est pour contrecarrer ces discours qu’elles ont formé l’organisme qu’on est devenu ».
Depuis, la principale mission du CLAL, qui est devenu en 2020 le CLAQO, est de faire reconnaître le logement comme un droit fondamental pour toutes et tous. Plus concrètement, l’organisme informe les locataires du secteur ouest de la ville de Québec – principalement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge – sur leurs droits en matière de logement locatif, milite pour le respect et l’amélioration de ces droits et promeut le développement du logement social.
25 ans plus tard dans l’arrondissement de Sainte-Foy—Sillery—Cap-Rouge…
En 2025, pour l’organisateur communautaire du CLAOQ, la lutte pour le droit au logement est plus que jamais pertinente. Charles-Olivier poursuit : « en 2021, 30% des locataires de Sainte-Foy et Sillery payaient trop cher pour leur logement. Qui sait combien c’est rendu maintenant… mais c’est certain que la situation s’est empirée ».
Même si le climat politique a évolué depuis 25 ans, et qu’il n’y a maintenant plus personne pour nier la présence de la pauvreté à Sainte-Foy, rares sont les politiciens à se positionner publiquement contre le logement social comme le pouvait le faire la mairesse en 2002. Pour Charles-Olivier, il n’en reste pas moins que le climat politique est comparable. « Avec la ministre de l’Habitation qu’on avait jusqu’à cette semaine, on est en train de tout saccager ce qu’on avait de positif au niveau du logement social et de changer les lois qui protègent les locataires… à l’avantage des propriétaires! Pourtant, on a un besoin d’un immense investissement dans le logement social pour répondre aux besoins des locataires. Là, au contraire, le marché déréglé est en train de jeter des milliers de personnes à la rue, alors que pour éviter le même sort des centaines de milliers d’autres doivent se vider les poches pour remplir ceux des propriétaires. C’est scandaleux! » scande-t-il.
En réponse, le CLAQO continue le combat. L’année dernière, l’organisme a publié un rapport sur la situation des locataires[1] qui dévoilait l’étendue des besoins et a lancé une importante campagne d’information des locataires du secteur ouest de la ville de Québec. En mai dernier, le comité logement a d’ailleurs lancé la campagne « Sainte-Foy, c’est chez moi »[2]. À travers celle-ci, il revendique, entre autres, que la ville de Québec réserve plusieurs terrains pour y développer du logement social.
« Même si c’est difficile en ce moment, il ne faut pas lâcher! On sent un grand souffle dans nos voiles. Les locataires sont en colère et on sent beaucoup d’appuis de la population pour nos revendications. Ça va peut-être mal, mais on a une fenêtre unique dans laquelle, peut-être pour la première fois de l’histoire de l’organisme, on pourrait faire des gains majeurs. J’invite les gens à embarquer dans le bateau, à passer des dépliants dans leurs blocs ou dans leurs rues, à venir à nos actions! On a besoin de l’appui de toutes et tous! », conclut Charles-Olivier.
[1] https://www.claqo.org/situation-des-locataires-a-sainte-foy/
[2] https://www.claqo.org/sainte-foy-cest-chez-moi/